Inévitablement, lorsqu'on évoque des souvenirs que d'autres n'ont pas forcément partagés, mais que l'on appuie avec des « tu peux pas comprendre, t'étais pas là » ou d'autres trucs du genre, on passe forcément pour un vieux con qui raconte sa guerre. Mais voilà, c'est plus fort que moi : quand je tombe sur de vieux clichés datant de l'époque préhistorique de RADIOM, j'ai envie de les partager, avec un peu d'histoire qui va avec.

Ces photos ont été prises lors d'une des dernières journées de la toute première saison de RADIOM. Nous étions gracieusement hébergés dans le grenier de ce qui était alors la MJC Baraque 21, triste victime — parmi tant d'autres — d'une politique municipale étrangement hostile aux initiatives culturelles vivantes : reléguée dans un secteur moins accessible que dans ses précédents locaux du centre-ville, la MJC subissait une hémorragie d'adhérents, et a malheureusement fini par déclarer forfait, non sans s'être battue.

Ce grenier, c'était une bénédiction et une malédiction. La malédiction, c'était la chaleur étouffante en été et le froid glacial en hiver. Tout le reste n'était que bénédiction, et c'est bien dans cet espace de rencontres et de passage que l'esprit de RADIOM a pu naître depuis le néant.

Parti d'une vague idée de s'amuser à faire de la radio, le projet RADIOM n'avait en effet pas les moyens de sa propre subsistance pour se loger. C'est donc grâce à l'hospitalité de la MJC il y a déjà presque dix ans que RADIOM existe encore. Eh si.

Ce studio – que nous ne nommions pas encore le studiom, cette appellation étant relativement récente – a vécu des moments d'émotion assez intenses. Étonnant, non ? Après tout, ce n'est que de la radio ! Oui, mais s'y sont enchaînés, avec les moyens du bord, des prêts de matériel venant de toutes parts, des événements d'une grande importance pour la fondation de cette station.

On y a retrouvé des émissions de toutes sortes, et un aperçu sommaire en vidéo existe depuis la nuit des temps sur ce site :

Les "anciens" comme on peut désormais les appeler se souviendront bien sûr des émissions enflammées où se mélangeaient pêle-mêle les délires avec des actrices porno amateur sur fond de musique industrielle, ou l'érudition suite à l'écoute d'un biopic sur un musicien finlandais de black metal... sans oublier les étranges défis (avez-vous entendu parler du marteau ?) pour gagner la fameuse "cagnotte RADIOM" qui, tel un gazomètre dans un monde steampunk, voyait sa jauge varier avec une rapidité déconcertante. Des émissions J-Pop et K-Pop, un horoscope musical, ou encore une émission de cuisine se côtoyaient, se frôlaient, se télescopaient sans ménagement.

Les boîtes de pizza s'empilaient à vue d'œil, et le carton à bouteilles devait être vidé chaque soir. Incroyable mais vrai : il était vidé consciencieusement.

Rien d'exceptionnel, me direz-vous. Rien qu'une ambiance de soirées entre potes. C'est vrai... cette soirée a duré plusieurs mois.

L'esprit de RADIOM est donc né dans ce bain étrange aux fumées épaisses et aux alcools à bulles. Il continue d'être là, parmi nous, il rôde. Il attend juste qu'on le pousse à nouveau un peu plus fort pour décoller encore.

Toujours pas trouvé le lien ? C'est ici : Le studiom à ses débuts

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Plus d'infos :
Quelques idées posées çà et là sur la genèse de RADIOM en lisant Genèse, Genèse, suite... et En approche !...